Tai ji quan(Tai chi chuan) Applications martiales et bien être. Leurs ConvergenceS
Le tai chi chuan (tai ji quan) est connu aujourd’hui dans le monde entier comme étant un exercice énergétique ou une gymnastique de santé ou de bien-être associée à une philosophie du yin et du yang. La pratique du taichi est, certes, efficace sur le plan du maintien et de l’amélioration de la santé pour des personnes peu sportives, mais elle peut aussi donner une autre dimension à la pratique corporelle de ceux qui sont dynamiques et sportifs.
Originellement, le tai chi chuan (tai ji quan) est un art martial.
Le terme chuan (quan), habituellement traduit par «boxe », en témoigne.
Mais pour pouvoir pratiquer longtemps un art martial et progresser continuellement, il faut que la méthode permette une efficacité sur deux plans : celui du maintien et du renforcement de la santé(le bien-être) et celui des applications martiale le combat. La méthode du taichi chuan comporte cette efficacité sur les deux plans.
Ceux qui cherchent la qualité martiale du taichi chuan trouveront un intérêt croissant dans la pratique, car le tai chi chuan offre la possibilité de surmonter des problèmes qui résultent de l’exercice excessif ou déséquilibré de l’entraînement de sport de combat ou martial traditionnel .
Ceux qui sont peu intéressés dans l’aspect martial du taichi chuan et qui ont pour objectif a recherche du bien-être et de la santé trouveront un appui concret pour leur exercice de la forme de l’enchaînement.
La difficulté de l’enchaînement :
Posture, gestes, etc. Constitue une des difficultés de l’apprentissage du taichi chuan. Pour apprendre le taichi chuan, un grand nombre de personnes ont l’impression de bouger sans avoir de référence solide. Il est difficile de mémoriser des gestes sans s’appuyer sur des références concrètes. En prenant connaissance du sens originel d’un geste, celui du combat, nous pouvons acquérir des repères précis et concrets, ce qui nous permettra d’exécuter un mouvement avec plus de précision.
Depuis presque cent ans, une multitude de professeurs à travers le monde entier apprennent et perfectionnent le taïjiquan. À l’aube du XXIe siècle, le taïjiquan est maintenant devenu un arbre avec de multiples ramifications.
LE PREMIER SYMPOSIUM INTERNATIONAL DES MAÎTRES DE TAÏ JI QUAN
Le riche diversité du taïjiquan a été officiellement reconnue en 2006 par environ 70 des plus connus représentants des styles de taïjiquan les plus célèbres dans le monde qui se sont réunis lors du premier Symposium international des maîtres de taïjiquan.
Le compte rendu du Symposium se trouve en détail dans le livre Accomplishments of Modern Tai Ji Masters (en chinois et en anglais), publié par Chinese Traditional Kung-fu Magazine, The Line of Chinese Traditional Kung-fu Culture, Tai Ji Quan Kung-fu Series, 2007
La rencontre qui a eu lieu dans la ville de Ma’anshan en Chine s’est conclue par une déclaration solennelle de la majorité des participants, la Déclaration de Ma’anshan, qui identifie les trois plus grandes tendances du taïjiquan à travers le monde et qui invite à la reconnaissance de cette réalité et au respect mutuel.
LA DÉCLARATION DE MA’ANSHAN
Aujourd’hui, nous les descendants et les experts représentant toutes les écoles de taïjiquan à la fois en Chine et à l’étranger nous sommes réunis dans la ville de Ma’anshan, province de l’Anhui, en Chine, pour assister au troisième Séminaire chinois des maîtres de taïjiquan de Chine et au premier Symposium international des maîtres de taïjiquan.
Nous sommes tous des propagateurs enthousiastes de la culture traditionnelle chinoise et du taïjiquan.
Le taïjiquan est une combinaison du kung-fu wushu traditionnel et du wushu sportif. Le taïjiquan peut inclure autant la compétition que la préservation de la santé. Les pratiquants du taïjiquan sont aujourd’hui disséminés sur toute la planète.
Au cours de son développement historique qui a duré près de 100 ans, le taïjiquan s’est façonné en plusieurs grandes formulations dont voici les trois principales :
- le taïjiquan kung-fu wushu traditionnel [neija de la voie interne ou qigong et waija de la voie externe ou combat]
- le taïjiquan pour le maintien de la santé (le taïjiquan gymnastique)
- le taïjiquan sportif pour la compétition.
Nous reconnaissons officiellement l’authenticité de ses trois grandes formulations et leur perfectionnement spécifique. Nous souhaitons un enrichissement mutuel dont nous pourrons tous bénéficier, grâce à la communication et à la coopération.
Nous reconnaissons respectueusement les efforts de tous les héritiers du taïjiquan pour leurs contributions à son développement. Nous croyons que la pratique du taïjiquan sera un atout précieux pour l’humanité du futur, que les pratiquants du taïjiquan se comporteront avec tolérance et respect mutuels et qu’ils favoriseront ainsi une meilleure communication. Ensemble, ils pourront unir leurs efforts pour la promotion et le développement du taïjiquan, fleuron de la culture chinoise.
Le 18 mai 2006.
De nombreux experts ne purent se rendre au symposium mais ont exprimé leur intérêt et leurs félicitations par lettre ou par télégramme. Ceux-ci incluent Liu Jishun des États-Unis, Xu Yizhong de Taiwan, ainsi que Feng Zhiqiang, Yang Zhen Duo, Chen Xiaoxing, Wang Xian, Lin Ziqing, Jin Renlin, Jia Pu, et Hao Pingshun de Chine.
Voici les principaux représentants signataires de la déclaration de Ma’anshan. Ils sont classés selon les écoles auxquelles ils appartiennent :
L’école Fu Nei (le style Yang impérial): Xiao Tieseng et Lu Shuhui.
L’école Li Ruidong: Li Lianke.
L’école Chen Fake
1. La branche Hong Junsheng: Jiang Jiajun, Xu Guicheng, He Shugan et Peter Wu.
Les «grands-apprentis» de Hong: Wang Zhi, Wu Huaqiang, Zhao Haixiao, Feng Taifu, Lu Shibin, Xie Jianjun, Yao Shiyu etc.
2. La branche Li Jingwu: Li Shujune et Shan Ying.
3. La branche Chen Zhaopi et Chen Zhaokui: Ma Hong, Chen Zhiqiang, Wang Zhanjun, Wan Mingqun.
L’école Hao Weizhen: Wu Wen-Han.
Les «grands-apprentis» de Hao: Niu Zhongming, Liu Tianyong, Wang Xiaolun, Gao Liancheng, Chang Jun, etc.
L’école Yang Cheng-Fu
1. La branche Li Yaxuan: Chen Longxiang et Li Mindi.
2. La branche Fu Zhong Wen: Fu Sheng-Yuan, Tang Shoujin, Gu Shuping, Mo Rudong et James Fu.
3. La branche Yang Sau Chung: Ma Wai Woon.
4. La branche Don Yingjie: Dong Moli et See-ming Chan.
5. La branche Chu Guiting: Chu Yucheng et Yan Chengde.
6. La branche Ye Da-Mi: He Jihong.
7. La branche Cheng Man Ching: Candra Wibawa et Ngo Kah Keat.
8. La branche Dong Shizuo: Wang Peichang.
L’école Yang Ban Hou: Jia Anshu.
L’école Wang Peisheng: Gao Zhuangfei, Zhang Quanliang et Meng Xiangxi.
L’école Wang Qihe: Li Jianfang, Liu Shunzeng et Liu Yunting.
LA PORTÉE DE LA DÉCLARATION DE MA’ANSHAN
La déclaration de Ma’anshan est maintenant vieille de 9 ans et depuis, elle n’a été que peu rapportée en Occident. La réalité actuelle du taïjiquan demande un certain recul et exige de reconsidérer les idées généralement admises à son sujet. «Le vrai et unique» taïjiquan n’est l’apanage de personne. L’existence de ces différents systèmes de taïjiquan axés soit sur le combat, le giqong, la gymnastique ou le sport est peu connue. D’ailleurs, cette première reconnaissance officielle de la réalité des différentes formulations du taïjiquan permet de clarifier et de nuancer certains aspects encore mal compris du taïjiquan.
On peut dire qu’il y a «un seul taïjiquan» quand on fait référence à ses racines anciennes, à certains principes qui l’animent et à ses apparences extérieures. Cependant il ne faut pas perdre de vue que cette appellation recouvre plusieurs démarches distinctes qui s'imbriquent et se superposent.
Le taïjiquan est une combinaison de la tradition et de modernité culturelle chinoise. Le taïjiquan peut inclure autant la compétition,la self défense, la préservation de la santé,l'aspect philosophique,artistique….etc.
(source Kenji Tokitsu , GILLES THIBAULT) compilé par Jean-Jacques (San hou) pour Convergences KFW